jeudi 5 janvier 2012

Les licornes sont contagieuses de Roger Zelazny (1981)



Dans la série je ressors des "anciens bouquins de ma cave", je tombe sur le recueil "Univers 1983" aux éditions J'ai Lu. Bien que n'étant pas particulièrement amateur d'anthologie, en tant que fan du Maitre *, je ne pouvais passer à côté d'une période furieuse de recherche de ses nouvelles, traduites ici et là en français, dont "Les licornes sont contagieuses" (Unicorn variations - 1981, prix Hugo en 1982).

Je commenterai ici la nouvelle de Roger Zelazny avant de jeter un regard sur les autres auteurs du recueil dans un article séparé.

En remarque liminaire, il semble quasiment impossible de parler d'une nouvelle sans en dévoiler une part importante. Aussi, j'invite le lecteur qui préfèrerait découvrir cette histoire à partir de zéro à passer son chemin.

En résumé :
Traduite par Iawa Tate pour le recueil univers 1983, la nouvelle relate avec beaucoup d'humour comment une partie d'échec entre un joueur sensible à la pression et une licorne décidera du sort de l'humanité...

Au commencement :
Martin, un joueur d'échec amateur rencontre Tlingel, une licorne chargée de recenser les faiblesses de l'humanité puis de la pousser vers sa propre autodestruction. Il faut dire que dès qu'une espèce est en voie d'extinction, celle-ci est remplacée selon une "loi naturelle" par une espèce "mythique" (sphynx, griffons, big foot) issue des Terres du Levant. Tiens, ces derniers temps de nombreux observateurs affirment avoir vu des griffons... Les licornes étant amenées à prendre la place de l'homme, elles commencent à se dire qu'elles en ont assez d'attendre. Tlingel, leur émissaire chargé de "hâter" un peu le passage de relais (par des petits coups de pouce ici et là), s'arrête un instant dans un saloon abandonné, où se trouve Martin, un joueur d'échecs amateur...


Texte savoureux à plus d'un titre **, celui-ci prend des accents de fable - avec la réunion de créatures fantastiques et la présence d'un saloon (lieu "légendaire" moderne par excellence) - où les préoccupations écologiques ne sont pas absentes.

Ce qui est remarquable dans les œuvres de l'auteur***, c'est le fait que les créatures du bestiaire fantastique ne sont jamais considérées comme des ennemis ou de simples "décors" : celles-ci vivent pleinement et le personnage principal les tutoie, négocie avec elles et les affronte parfois, sans que cela soit toutefois une fatalité.

Au final, j'ai beaucoup apprécié le style des premières pages mettant en exposition la licorne, même si certaines formulations m'intriguent (issues de la traduction ?).

Je glisserai juste un mot sur le titre français, certainement bien mal choisi : si les "variations" du titre originel évoquent bien les nombreuses combinaisons possibles dans les échecs et toutes les probabilités qu'a l'humanité d'empirer sa situation, la "contagion" des licornes n'a aucun rapport avec la nouvelle. On aurait pu espérer mieux des éditeurs et traducteurs. Un mauvais point du Grinch. grumf !




*****

* après tout certains se réclament bien de "l'auteur de Providence".

** notamment si l'on envisage les licornes comme emblématiques du cycle d'Ambre et par extension de toutes les œuvres de l'auteur parmi les fans.

*** on pense également à Dilvish le Damné ou le cycle des Princes d'Ambre

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