dimanche 20 mai 2012

Lumière sur l'abîme de S.P. Somtow (T1 des Chroniques de l'inquisition)


Quatrième de couverture = Fille-qui-n'a-pas-encore-de-nom vit dans la Muraille du Ciel et arrive en âge de choisir son métier. Bientôt, un nom lui sera donné et ses yeux lui seront arrachés - telle est la tradition. Mais la jeune fille a un secret : contrairement aux autres membres de son peuple, elle distingue les non-ténèbres, les choses et les gens qui les peuplent. Bien décidée, à profiter de ce don, elle quitte sa famille, en ignorant que derrière la cruauté de la tradition se cachent ses véritables maîtres, les Inquisiteurs,- des êtres terribles, capables de détruire des planètes entières. Récit d'aventures initiatiques, description minutieuse d'une tyrannie disséminée sur plus d'un million de mondes, Chroniques de l'Inquisition évoque les meilleurs romans de JackVance. Rarement une œuvre de space opera aura fait montre d'une telle chatoyance et d'une telle cruauté.

S. P. Somtow, (Somtow Papinian Sucharitkul de son vrai nom) est un écrivain de SF rare, le seul à ma connaissance à être (anglophone) d'origine thaïlandaise... et Chef d'orchestre.

Découvert grâce à l'excellente et subtile nouvelle Diffère quelques temps ton bonheur céleste, il me fallait absolument me pencher sur ses romans.

Avec Lumière sur l'Abime (1986, dernière traduction 2005) , roman se plaçant dans la saga Les chroniques de l'inquisition, nous nous retrouvons dans un univers baroque et cruel mais non dépourvu de lyrisme. La SF est ambitieuse et évoque la puissance poétique d'une sombre symphonie...

Au cours de la lecture, je ne pouvais m'empêcher de penser que le roman avait un "je ne sais quoi" de similaire au travail de Roland Laloux (bien que je ne sois pas particulièrement fan de ce dernier).

*****
 
L'homme a essaimé dans les étoiles et les inquisiteurs dirigent d'une main de fer, non dépourvue de "compassion", la diaspora humaine.

C'est cette étrange compassion pour l'Homme, créature déchue, qui inspire les inquisiteurs dans leur brutale gouvernance. Elle peut les inciter à provoquer des guerres par l'intermédiaire de parties de Makrûgh, jeu inquisitorial de stratégie politique, car la guerre aiguise l'esprit humain et lui conserve une intensité qui sied à sa grandeur.

Pour assoir leur autorité ils ont ainsi à leur disposition un arsenal terrifiant capable de détruire soleils et planètes, disposent de bulles tachyonites leur permettant de se déplacer instantanément, au contraire du commun des mortels qui se doit d'utiliser des astronefs soumis aux lois de la relativité.

Ils disposent pour leur assistance de mnémoruches, intelligences artificielles aussi retorses que les inquisiteurs.

Et utilisent des armées d'enfants aux iris modifiées capable de lancer des rayons mortels.

Davaryush est un inquisiteur en disgrâce, autrefois chasseur d'utopies,  promu roi de Gallendys, planète de laquelle sortent les cerveaux delphinoides capables de trouver, une fois associés aux astronefs, les chemins entre les étoiles.

Kelver est un jeune du village chargé de produire de la nourriture pour le peuple obscur, qui ne rêve que de voyages en vaisseaux spatiaux...

Fille-qui-n'a-pas-encore-de-nom vit dans la Muraille du ciel. Elle appartient au peuple de sourds et aveugles chargés de chasser les delphinoides.... Et elle a une particularité : elle voit les non-ténèbres avec ses yeux....

Alors pour qui ?
Pour les amateurs de créateurs des mondes bien pensés, de lyrisme et romans ciselés jusqu'au bout des dialogues.

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