dimanche 11 décembre 2016

L'âge de cristal



L'âge de cristal (Logan's Run) fut avant tout pour moi un bon souvenir d'enfance, bien qu'assez vague, d'une série de SF (1977-1978) diffusée dans les années 80 en France. Cette série fut basée sur un film de 1976.
Lequel adaptait à l'écran un roman de  William F. Nolan et George Clayton Johnson (1967), lu à la fin du collège/début du lycée.
Après le visionnage - très WTF en fait (le choc fut rude) - de quelques extraits de la série sur youtube, j'ai eu envie de voir un peu à quoi ressemblait le film de 1976...

Sur le plan du scénario, il comporte son lot inévitable d'éléments kitsch de la SF des 70's, avec des références zen new age (comme le symbole ânkh) mais aussi des bonnes idées, croisant thématiques post-apocalyptiques et dystopie : dans un futur marqué par la rareté des ressources, les humains se sont retranchés dans de grandes villes souterraines gérées par ordinateurs, lesquels opèrent une forme de régulation stricte de la population (allant jusqu'à l'élimination au delà d'un certain âge et en cas de dissidence).

La société est hédoniste au possible, tournée vers la satisfaction des plaisirs immédiats, sans une moralité tempérant ces désirs, dans le respect du système.  L'individu et son originalité sont niés, les hommes et les femmes naissent dans des cliniques générales, pour être pris en charge directement par la collectivité ensuite. Ils sont identifiés par un prénom et un numéro (Logan 5, Jessica 7...)

Par touches, l'intrigue nous montre quand même une ville automatisée qui fonctionne sans doute moins bien, avec des quartiers à l'abandon (soupapes de suretés pour de très jeunes sauvages), des sous sols techniques déserts et en dégradation progressive. La population n'a pas conscience en fait, du fonctionnement global de la cité, et de ses rouages.

Le scénario apparaît ainsi comme un croisement entre La cité et les astres d'AC Clarke & Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley, avec éventuellement des emprunts à Ce bonheur insoutenable d'Ira Levine. 

Un Sandman,  qui a encore quelques années à vivre,  est chargé par la machine qui dirige la cité, de trouver un groupe de dissidents au système et de briser la rébellion. Pour cela son cristal est manipulé et les années qui lui reste à vivre sont effacées. Il devient dissident à son tour et doit fuir ses anciens camarades pour survivre.

Au-delà, le casting interroge déjà plus avec un premier rôle attribué à Michaël York, acteur britannique au profil improbable de minet pour incarner un limier ("sandman"), sorte de chasseur de prime censé faire respecter la loi.


D'autres exemples sont moins prégnants et sur certaines mauvaises scènes on se demande si on ne pourrait pas accuser la direction d'acteurs. Mais notons tout de même le rôle de Holly, personnage hystérique (totalement random et inutile) de Farrah Fawcett, qui m'aura au moins bien fait rire.

Vous l'aurez compris la réalisation n'est pas la meilleure chose de ce film : la première scène avec le fameux carrousel, totalement kitschissime au possible ; la scène de chasse par les sandmen d'un récalcitrant et sa façon rigolote de tenter d'esquiver les tirs avant de plonger de lui même d'une rambarde (il est censé avoir été "projeté"). 

Des effets spéciaux, parlons en : atroces même pour l'époque. Avec "les tirs de blasters" ridicules (des étincelles au bouts de jouets et des pétards qui fusent à l'autre bout) ou le design du robot (l'homme en fer blanc du magicien d'oz). 

La production aurait pu investir un peu plus dans ceux-ci : pour l'époque (source allociné) le film avait coûté 9 millions de dollars. Cela donne un budget similaire (assez gros quand même) à Star Wars, l'année suivante (11 millions 500 milles dollars). 


Quant à l'intrigue, il semble que les scénaristes n'aient pas toujours su où ils voulaient aller et la conclusion avec la "défaite" de l'ordinateur, apparaît un peu excessive.

A noter également Peter Ustinov en vieil homme "sauvage" du dehors, cabotinant à outrance dans les dernières scènes.



Certains décors sont pourtant réussis et les actrices années des années 70 ont leur charme (la SF de l'époque était érotisante au possible) :

Ah, Jenny Agutter...



Au final, ce film est extrêmement inégal et fera hésiter le spectateur moderne entre le nanard amusant et un OVNI cinématographique possédant un vrai potentiel de reboot pour une version moderne... A la HBO ?

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