samedi 18 novembre 2017

Blade runner 2049


[Attention : chronique avec quelques légers spoilers]

En apprenant il y a longtemps le projet d'une suite à Blade Runner,  basé sur une nouvelle de Philipp K. Dick, j'étais resté excessivement dubitatif, le film original réalisé de Ridley Scott se suffisant à lui même. Avec toujours le même regret de voir des projets de remakes, reboots, suites, préquelles, adaptations, etc... sans forcément avoir de projets originaux, mêmes inspirés par une époque ou des oeuvres (comme l'excellent Stranger Things).

Mais en découvrant que Denis Villeneuve était le réalisateur de ce Blade Runner 2049, j'ai été suffisamment intrigué pour laisser sa chance à ce projet (j'avais adorée Premier Contact du Québécois et découvert un réalisateur méticuleux tout à fait à l'aise en science fiction).


Du point de vue visuel et de la réalisation, Denis Villeneuve confirme son talent. J'ai aussi  été époustouflé par les scènes de ville, dans le désert, dans la "pyramide", mais bien moins par les scènes dans la ferme. J'ai aimé cet aspect rétro futuriste avec les écrans crt, les clins d'oeils et références à des marques, pour certaines plus ou moins actives de nos jours (les logos Pan am et Atari...).

Je serais plus réservé par la scène d'action finale sous la pluie , un hommage un peu trop long et appuyé.

Concernant le casting, j'ai trouvé Ryan Gosling "bien en retrait". Un acteur capable de transmettre des émotions intériorisées aurait été plus adéquat (Et la comparaison avec un Rutger Hauer ferait assez mal).

Le point qui m'a le plus gêné dans ce Blade Runner, c'est l'absence d'ambiguïté et "d'indétermination de la réalité", une vraie trahison des thématiques de Philippe K Dick - et du film original d'ailleurs -  : l'incertitude sur la nature des personnes est levé bien assez tôt.

C'est un peu comme ci on avait retiré l'essence sous-jacente  de l'oeuvre originale (ce qui en faisait sa force) pour en avoir fait une suite standard d'un film de SF usuel, avec les recettes classiques de continuité d'une histoire en répondant à des questions : comment cet univers aurait évolué ? Quelles questions n'a t on toujours pas abordé ?

Ces questionnements sont d'ailleurs amenés de façon successives dans des dialogues un peu téléphonés, à l'instar de la scène avec les réplicants rebelles.

Un ami estime que Denis Villeneuve est plus un technicien consciencieux qu'un réalisateur original, et, sans le rejoindre jusque là (notamment pour premier contact), c'est l'aspect technicien d'une précision méticuleuse (avec le soin apporté aux décors par exemple, avec l'utilisation de maquettes [ici]) que l'on retiendra au final ici. Hors contexte du Blade runner originel, cet opus sera plutôt un bon film de SF. Mais mis dans le cadre d'un chef d'oeuvre de la SF cinématographique, le spectateur aura forcément une certaine déception. 

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